J’ai marché…

J’ai marché vers le couchant
L’espoir en bandoulière.
La porte est bleue
Je l’ai poussée.
Posées, mes valises.
Mes rêves ont fleuri.

Avatar sylvestre

Linogravure 50*65 cm

Quand les rubans s’en sont allés,
que les encres rouge et sanguine se sont embrassées,
que sur la plaque, le rouleau a laissé son empreinte,
que doucement le papier, j’ai soulevé
l’avatar sylvestre s’est dévoilé…

Là, maintenant

Premier texte en liaison avec un atelier d’écriture menée par Marion Pellissier au Théâtre de Saint Quentin en Yvelines.

Là maintenant quand la mémoire fout le camp.

Souviens-toi *6

23 novembre 1964

Chère Mère Noël

Je t’écris à toi parce que tu comprendras peut-être mieux que ton mari le Père Noël et peut-être qu’il t’écoutera si tu lui glisses en douce ce que je veux.

Le petit lit en bois avec son armoire en bois verni et le petit matelas en toile rose avec le petit oreiller, les jolis draps brodés m’ont fait trop plaisir. D’ailleurs avec B. on joue beaucoup avec, surtout depuis qu’on a eu aussi la chaise haute pour notre bébé. Mais quand même, moi, ce que j’aimerais pour la prochaine fois c’est une boîte de Meccano. Tu sais celle avec les pièces en ferraille bleue percée de petits trous pour les écrous jaunes ou rouges.

La dernière fois chez Mémé, Dédé avait apporté sa boîte, c’était trop bien, on a construit une maison et « pis » une voiture et un engin avec des roues et des espèces de branches. Il avait même une poulie dans son coffret qu’on a accrochée tout en haut, ça faisait comme une grue.

J’ai essayé de construire un pédalo comme celui avec lequel on joue chez Mémé mais j’ai pas trouvé comment faire le pédalage. Je vais demander à Papa, peut-être qu’il saura, il sait tout faire.

Bon, et puis, peut-être l’année d’après, parce que je sais que ça coûte cher, un train électrique. Bon, pas tout d’un seul coup, mais une locomotive rouge et noire avec ses roues à piston et deux wagons : un wagon de passagers et un wagon benne à charbon. J’aime bien, je pourrai mettre des billes dedans pour faire le charbon et le renverser quand on arrivera à la gare. La gare, t’as pas besoin de lui commander, Papa me la fabriquera et maman, elle pourra  me faire des passagers en tissu. Je peux aussi prendre mes figurines Thierry la Fronde en attendant.

Pour les rails, il m’en faudrait quand même un peu et avec un aiguillage, si c’est possible. Si ça fait trop, en attendant je les dessinerai par terre, mais ça sera pas pareil.

Et puis après, si j’ai beaucoup de rails et d’aiguillages, papa pourra me fabriquer une grande planche sur laquelle on fera un vrai circuit.

Bon, voilà, Mère Noël, si tu peux glisser ça dans l’oreille de ton mari, le Père Noël, ce serait bien.

Tu lui dis bien que c’est pas forcé en une année, mais que ça me ferait drôlement plaisir.

J’espère que vous n’êtes pas trop fatigués avec tout ce que vous avez à préparer et tout ce qu’on vous demande. C’est aussi pour ça que je t’ai écrit en avance pour que vous ayez le temps.

Je vous embrasse.

Brigitte

Souviens-toi *5

Les cerises

 

Mois de juin, le matin, il est 6 heures. De l’excitation dans l’air: aujourd’hui, cueillette des cerises de Montmorency. Nous grimpons dans la Dauphine, mon père, ma sœur et moi et c’est parti, en route! direction le jardin de ma grand-mère.
Ils sont là aussi les cousins, ma tante et ma grand-mère. Lire la suite

Souviens-toi *4

Le lapin

J’ai traversé la cour en courant. Je vais chez les voisins.
Direction le jardin.
Je joue avec Claudine et son frère, « au cheval », une corde à sauter attachée aux poignets sert de licol et nous galopons, nous galopons.
Dans l’air une chanson de Pétula Clark, d’où vient-elle? je n’en ai plus le souvenir.
Tout à coup, quelque chose de plus intéressant. Nous arrêtons nos jeux et entourons le père de Claudine.

Le lapin est là, pendu par les pattes arrières.
La lame fait son office.
Le sang coule.

Le père de Claudine est boucher.

Souviens toi *3

Celui qui, nous entraînant dans les allées de son  jardin
nous racontait qu’il mangeait des limaces,
en saisit une et la croqua.

Du moins c’est ce que je crus. Longtemps!!

Souviens toi *2

Celui qui, quand j’avais 5 ans, rêvait de couper les cheveux de ses petites filles et le fit.
Cisailla allègrement
raccourcit sans souci
fit des échelles sans façon
me transformant en jeune garçon
se présenta penaud
devant ma mère

et qui sait forgea mon goût
pour les cheveux courts!

 

Atelier d’écriture

J’ai commencé une série de deux fois trois séances d’atelier d’écriture au Théâtre de Saint Quentin en Yvelines avec Emmanuelle Pireyre, auteur et poète. Elle nous propose pour la deuxième série de créer une performance à partir de l’un de nos textes.
A suivre!!!
Lire la suite

Souvenirs d’été *1* le nénuphar

SONY DSC
candide corolle

candide corolle
le nénuphar s’épanouit
quiétude.