Souviens-toi *5

Les cerises

 

Mois de juin, le matin, il est 6 heures. De l’excitation dans l’air: aujourd’hui, cueillette des cerises de Montmorency. Nous grimpons dans la Dauphine, mon père, ma sœur et moi et c’est parti, en route! direction le jardin de ma grand-mère.
Ils sont là aussi les cousins, ma tante et ma grand-mère.

Les échelles se dressent. Nous nous répartissons dans les arbres. Il y a les prudents qui préféreront rester en bas et donner des conseils  : « là, plus à droite, une grosse! »
Un crochet, un seau, les barreaux sous mes pieds et le plaisir de grimper là-haut, tout là-haut. Le plaisir vertigineux de contempler le monde : le jardin de mes grands parents.
Les groseilliers à maquereaux , les cassis, les rosiers se partagent les bords de l’allée avec « les désespoirs du peintre », les mufliers, les œillets de poète. Au fond, buissonnent les framboisiers. Les plates-bandes recèlent nos futurs trésors gustatifs : les radis, les fraisiers, les salades, la rhubarbe, la ciboulette,  le thym et voisinent avec les delphiniums, les pivoines, les marguerites, les rudbeckias, les bleuets et les soucis.
Et caché derrière les framboisiers, le compost.
Au-delà, les champs de poiriers sont rois.

Le ballet et le bourdonnement des abeilles qui nous ont rejoints,  le soleil se fait plus chaud.
Et puis les cerises qui tombent dans le seau, leur goût acide et aigrelet sur ma langue et le jus qui dégouline sur mon menton.

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